Une secte internationale de yoga démantelée en France : le gourou et 41 personnes arrêtés
Une secte internationale de yoga a été démantelée en France, avec l'arrestation de son gourou d'origine roumaine et de 41 personnes. Le gourou est accusé de traite de personnes, de séquestration et d'endoctrinement sectaire.
L'enquête a révélé que cette secte, appelée la fédération Hatman, opérait comme une multinationale avec des filiales autonomes dans une trentaine de pays. L'une de ces associations importantes se trouvait en Inde, à Rishikesh, une ville sainte de l'Himalaya où de nombreux étrangers cherchent le salut à travers le yoga et la spiritualité.
Le correspondant de RFI en Inde, Sébastien Farcy, a infiltré cette secte et a découvert l'ampleur du mouvement. Des femmes européennes, passées par d'autres branches de la secte en Thaïlande ou en Angleterre, ont témoigné de leur endoctrinement progressif dans ce mouvement tantrique.
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Une étape cruciale pour ces femmes était le passage en Roumanie lors d'un camp estival organisé par l'association Missa, fondée par le gourou arrêté, Grégorian Bivolarou. C'est pendant ce stage que les pratiques sexuelles débridées, voire des orgies, étaient encouragées.
Ensuite, ces femmes étaient envoyées à Paris où elles étaient enfermées dans des logements. Elles étaient contraintes d'avoir des relations sexuelles avec Bivolarou, censées être l'aboutissement de leur initiation sexuelle et spirituelle.
Plusieurs femmes, dont une mineure de 16 ans, auraient été victimes de ces abus sexuels. Lors de l'intervention de la police, 26 jeunes femmes ont été retrouvées enfermées dans des résidences à l'île de la Cité, à Paris.
Grégorian Bivolarou sera présenté devant le juge d'instruction pour une possible mise en examen.
Une secte internationale de yoga, appelée la fédération Atman, a été démantelée en France avec l'arrestation de son gourou, un Roumain de 71 ans, et de 40 autres suspects. Le gourou est soupçonné de nombreux crimes, notamment de traite de personnes, de séquestration en bande organisée, de viol et d'abus de faiblesse en bande organisée commis au sein de la secte.
L'enquête a été menée par 175 agents de la cellule d'assistance et d'intervention en matière de dérives sectaires (CAIMADES) de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Ils ont découvert 26 personnes victimes qui étaient logées dans des conditions d'exiguïté et d'hygiène déplorables.
La fédération Atman, qui opérait comme une multinationale avec des filiales dans une trentaine de pays, était spécialisée dans le yoga tantrique. Les enseignements de la secte étaient axés sur la pratique du yoga basée sur les traditions hindouistes, notamment le tantra yoga, qui permet l'éveil de la spiritualité à travers la sexualité.
Les victimes de la secte étaient conditionnées à accepter des relations sexuelles grâce à des techniques de manipulation mentale visant à supprimer chez elles toute notion de consentement. Les femmes sélectionnées étaient ensuite contraintes d'avoir des relations sexuelles avec le gourou. Certaines étaient également contraintes de se livrer à des pratiques pornographiques tarifées en France et à l'étranger.
Les enquêteurs ont également découvert plusieurs domiciles à Paris et en région parisienne utilisés comme lieux d'hébergement, appelés "ashram" ou "Vilutsa", où les femmes étaient séquestrées avant de recevoir l'initiation sexuelle du gourou.
Il est à noter que la fédération Atman, anciennement connue sous le nom de Misa, avait déjà fait l'objet de scandales par le passé. En 2008, elle avait été exclue de la Fédération Internationale de Yoga et de l'Alliance Européenne de Yoga en raison de ses pratiques commerciales jugées illicites. En 2012, les autorités italiennes avaient poursuivi 18 membres de la secte pour des faits de prostitution, de pornographie et d'esclavagisme sexuel.
Grégorian Bivolarou et les autres suspects seront présentés devant le juge d'instruction pour une possible mise en examen.
