Sénégal : report de la présidentielle, incompréhension et mécontentement

Auteur: Stéphanie | Publié: 04 Février 2024, 19:00
Sénégal : report de la présidentielle, incompréhension et mécontentement

Sénégal : report de la présidentielle, incompréhension et mécontentement

Le Sénégal traverse une situation politique sans précédent depuis son indépendance. À quelques heures de l'ouverture de la campagne pour la présidentielle, le président de la République, Macky Sall, a annoncé le report du scrutin, suscitant l'incompréhension et le mécontentement de nombreux citoyens.

Initialement prévue pour le 25 février, la présidentielle n'a pas encore de nouvelle date, plongeant le pays dans l'incertitude. Cette décision a été décriée par certains comme un coup d'État constitutionnel, remettant en question la clarté du report des élections.

Face à cette situation, Ri Fassal, candidat à la présidentielle et ancien maire de Dakar, appelle la population à se lever contre ce report, qu'il considère comme un précédent dangereux pour la démocratie sénégalaise.

Le président sortant justifie sa décision en évoquant la mise en place d'une commission parlementaire chargée d'enquêter sur deux juges du Conseil constitutionnel, dont l'intégrité dans le processus électoral est contestée.

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Cette annonce a également suscité des réactions à l'étranger. Les États-Unis expriment leur préoccupation et appellent les autorités sénégalaises à fixer rapidement une nouvelle date dans le calme. La France appelle également à lever les incertitudes autour du calendrier électoral et à respecter les règles de la démocratie sénégalaise.

Le Sénégal, longtemps considéré comme un modèle démocratique en Afrique, se retrouve aujourd'hui confronté à une crise politique majeure. Les prochaines semaines seront cruciales pour la stabilité politique du pays.

L'opposition appelle à manifester et à démarrer la campagne électorale

L'opposition au Sénégal a vivement réagi à l'annonce du report de la présidentielle. Elle appelle à manifester à Dakar ce dimanche 4 février et prévoit de lancer la campagne électorale comme prévu.

Cheikh Tidiane Youm, porte-parole de l'opposition, a déclaré : "Nous rejetons systématiquement le décret de report de la présidentielle. Nous donnons rendez-vous ce dimanche à tous les Sénégalais pour une marche". Habib Sy, l'un des candidats à la présidentielle, a également appelé à l'organisation collective de la campagne électorale.

Ces appels à l'action ont pour objectif de dénoncer ce qu'ils considèrent comme une "régression démocratique" et de défendre les acquis démocratiques du pays.

Inquiétude à l'étranger

Le report inédit de la présidentielle a suscité une vive inquiétude à l'étranger. La France, par le biais du ministère des affaires étrangères, appelle les autorités sénégalaises à lever les incertitudes autour du calendrier électoral et à respecter les règles de la démocratie sénégalaise.

Les États-Unis se disent "profondément préoccupés" par cette décision et appellent tous les acteurs du processus électoral à travailler pacifiquement pour fixer rapidement une nouvelle date et des conditions équitables pour l'élection.

La CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) exprime également son inquiétude et demande aux autorités sénégalaises de fixer rapidement une nouvelle date.

Une situation politique instable

Le Sénégal se retrouve aujourd'hui dans une période d'incertitude politique. La décision du président sortant de reporter la présidentielle a été motivée par le conflit entre le Conseil constitutionnel et l'Assemblée nationale au sujet de la validation des candidatures.

Face à cette situation, des voix s'élèvent pour dénoncer un plan du pouvoir visant à ajourner la présidentielle et à éviter la défaite. Certains candidats, comme Bassirou Diomaye Faye, ont vu leur candidature validée malgré leur emprisonnement et sont perçus comme des potentiels gagnants.

Le président Sall a annoncé la tenue d'un dialogue national pour parvenir à une élection libre, transparente et inclusive. Cependant, le délai légal pour fixer une nouvelle date rend difficile l'organisation d'une présidentielle dans les prochains mois.

Le Sénégal se trouve donc dans une situation politique instable, avec des enjeux importants pour la stabilité et la démocratie du pays.



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