Remaniement gouvernemental : réactions vives au sein de la classe politique
La démission d'Élisabeth Borne en tant que Première ministre a suscité de vives réactions au sein de la classe politique. Que ce soit à droite ou à gauche, le constat est le même : Élisabeth Borne n'était qu'un faire-valoir de la politique d'Emmanuel Macron.
A droite, on dénonce le fait qu'Emmanuel Macron a utilisé Élisabeth Borne pour faire le sale boulot. Louis Alliot, vice-président du Rassemblement National, compare Élisabeth Borne à un fusible idéal et parle d'une Première ministre de service public qui a sauté à l'approche des élections européennes. Ce point de vue est également partagé à gauche par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste, qui dénonce le fait que les décisions se prennent à l'Élysée.
Depuis plusieurs jours, plusieurs noms circulent pour occuper le poste de Premier ministre. On parle de Julien de Normandie, ancien ministre aujourd'hui dans le privé, de Sébastien Lecornu, actuel ministre des Armées, mais surtout de Gabriel Attal, actuel ministre de l'Éducation Nationale. Cette dernière possibilité fait réagir les oppositions, qui voient en Gabriel Attal un pantin de plus entre les mains d'Emmanuel Macron.
En conclusion, le remaniement gouvernemental suscite de nombreuses réactions au sein de la classe politique. Les opinions divergent quant à l'utilisation d'Élisabeth Borne par Emmanuel Macron et quant aux potentiels successeurs au poste de Premier ministre. Affaire à suivre.
Pensez-vous que le remaniement gouvernemental est une stratégie politique d'Emmanuel Macron ?
Après un entretien avec Emmanuel Macron, la Première ministre a présenté sa démission et celle de son gouvernement. Selon nos informations, la nomination du nouveau chef du gouvernement est attendue demain matin. Suivez ici les dernières informations.
Élisabeth Borne était le "fusible idéal" affirme sur RTL le maire RN de Perpignan Louis Aliot. Il la décrit comme une "Première ministre de service public qui a fait le job demandé par le président de la République". Selon lui, si Emmanuel Macron a changé de Premier ministre, c’est lié aux élections européennes. "Après les européennes, il y aura une autre séquence. Je ne pense pas qu’il puisse garder (NDLR : le ou la même) Premier ministre après le score que fera le parti présidentiel aux européennes", indique-t-il.
Selon Fabien Roussel, le remaniement est un non-évènement. "J'ai plutôt le sentiment que le président de la République est dans la 'Commedia dell'arte' et qu'il amuse le pays avec ce remaniement, mais ce n'est pas la vraie vie", regrette le secrétaire national du PCF sur TF1.
Pour Fabien Roussel, aussi, le changement de Premier ministre ne changera pas grand chose à la ligne politique. Interrogé à ce sujet sur TF1 par Adrien Gindre, le secrétaire national du PCF explique que "c'est comme si vous me demandiez la marque de cornichon que je préfère". "Si on ne change pas la recette, ils ont tous le même goût", illustre le responsable communiste durant "Bonjour ! La Matinale TF1".
Olivier Faure n'est pas satisfait du bilan d'Elisabeth Borne. "On retiendra le fait qu'elle a porté des projets qui n'étaient absolument pas de gauche : la réforme des retraites, la loi immigration, la réforme de l'assurance-chômage, etc.", affirme le Premier secrétaire du PS. "On a là une femme qui a finalement été le porte-serviette, la collaboratrice du chef de l'Etat", critique le député socialiste de Seine-et-Marne.
Pour Olivier Faure, peu importe le nom du prochain Premier ministre. "Que ce soit demain monsieur Lecornu, monsieur Denormandie ou monsieur Attal, la réalité du pouvoir est à l'Elysée et Jupiter ne partage pas le pouvoir", affirme-t-il. "Les Premiers ministres qui se succèdent à Matignon n'ont en réalité aucune marge de manoeuvre", dénonce le responsable socialiste.
"Gabriel Attal est un jeune homme brillant sur la communication, mais c'est un ministre sans bilan, nulle part", déplore par ailleurs Olivier Faure. "A chaque fois qu'il est dans un ministère, il l'occupe cinq, six mois et on le change de case pour aller dans la case suivante", critique-t-il.
Loïc Signor, porte-parole de Renaissance, indique ce matin sur France 2 qu'un "changement de Premier ministre, c'est un changement de dynamique". "Il faut parfois savoir changer", dit-il. Loïc Signor salue le bilan d'Élisabeth Borne. "Elle a mené non seulement un travail riche, avec du succès à Matignon mais aussi lors de ses précédentes expériences ministérielles depuis 2017", affirme-t-il.
Selon des sources concordantes à TF1-LCI, la nomination du Premier ministre interviendra en fin de matinée. D'ici là, "la continuité de l'état est assurée, notamment sur le froid et les inondations", assure-t-on au sommet de l'état.
Depuis la démission du gouvernement, Élisabeth Borne est remerciée par ses ministres. À l'image du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui salue une Première ministre "engagée et courageuse, menant des réformes difficiles sans se soucier de sa popularité". "Merci pour sa confiance dans nos relations de travail". La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, la remercie "d'avoir conduit ce gouvernement avec détermination, exigence et sens de l'État, au service de la France et des Français". "Honoré d'avoir œuvré à tes côtés pour renforcer notre Justice comme jamais elle ne l'avait été auparavant", écrit de son côté le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
Élisabeth Borne a remis la démission du gouvernement à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée, annonce l'Élysée. "Madame la Première ministre, chère Élisabeth Borne, votre travail au service de notre Nation a été chaque jour exemplaire", écrit Emmanuel Macron sur Twitter. "Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l'engagement et la détermination des femmes d'État. De tout cœur, merci".
Plusieurs ministres d'Élisabeth Borne remercient sur les réseaux sociaux la désormais ex-cheffe du gouvernement. "Je suis très fier d'avoir servi notre pays au sein de votre gouvernement", écrit ainsi le ministre des Transports, Clément Beaune. "Notre pays a pu compter sur une femme d'État. Je sais qu'elle continuera à le servir", salue le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini. "Ministre puis Première ministre remarquable et exemplaire", vante le ministre chargé de l'Industrie, Roland Lescure. "Femme d'État et femme de courage, Élisabeth Borne a servi notre pays avec dévouement, abnégation et sens de l'écoute", loue de son côté le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Franck Riester.
La nomination du nouveau Premier ministre n’aura pas lieu ce soir. Elle est à présent attendue pour demain matin (sources concordantes à TF1 Info LCI).
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