Réforme de l'assurance-chômage : la France vers la moyenne européenne

Auteur: Stéphanie | Publié: 27 Mai 2024, 17:00
Réforme de l'assurance-chômage : la France vers la moyenne européenne

La future réforme de l'assurance-chômage placera la France "à peu près dans la moyenne européenne"

Gabriel Atal vient d'officialiser la future réforme de l'assurance chômage qui entrera en vigueur au 1er décembre prochain. La durée d'indemnisation maximale sera réduite et les conditions d'accès seront durcies, un tour de vis dénoncé par les syndicats. Mais en réalité, Margot Faudeau explique que la France se rapproche ainsi des standards européens.

Aujourd'hui, pour toucher le chômage en France, il faut avoir travaillé au moins 6 mois sur les deux dernières années. Bientôt, il en faudra davantage sur une période de référence plus courte. Un dispositif qui reste plus strict qu'en Italie, où il suffit d'avoir travaillé 30 jours sur la dernière année, mais qui est similaire au système allemand et à celui d'autres pays européens, selon Bertrand Martinau, économiste à l'Institut Montaigne.

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Sauf pour le niveau d'indemnisation, on peut dire que dans tous les compartiments du système, le système français était parmi les deux ou trois plus avantageux en Europe. Passer à 8 mois sur 20 pour être éligible place la France à peu près dans la moyenne européenne, alors qu'une majorité de pays requièrent 12 mois de travail.

Cependant, malgré cette réforme qui durcit les règles d'accès au chômage, le taux de chômage en France reste encore supérieur à la moyenne européenne. Il a certes diminué ces dernières années, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour booster l'emploi, selon le député Renaissance Marc Ferraci. Dès la mise en œuvre de la réforme, les personnes concernées auront une contrainte supplémentaire, ce qui produira des effets plus rapides, espère le gouvernement qui vise à ramener 90 000 personnes vers l'emploi.

De tous les tours de vis infligés aux demandeurs d’emploi depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017, celui prévu pour 2024 est particulièrement serré. Le premier ministre, Gabriel Attal, a officiellement dévoilé, dans un entretien à La Tribune Dimanche du 26 mai, le contenu de la réforme de l’assurance-chômage.

Les mesures, dont l’entrée en vigueur se fera le 1er décembre, feront l’objet d’un décret publié le 1er juillet. L’essentiel du projet du gouvernement était connu depuis mercredi 22 mai, à la suite de rencontres entre la ministre du travail, Catherine Vautrin, et les partenaires sociaux.

Le principal changement concerne la condition d’ouverture des droits. Il faudra désormais avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers pour pouvoir toucher une allocation, contre six sur les vingt-quatre derniers actuellement. Un changement qui a de lourdes conséquences. Outre le fait de compliquer la situation des jeunes et des plus précaires (salariés en contrats courts, saisonniers, intérimaires), cette mesure va également faire baisser la durée d’indemnisation maximale de toutes les personnes privées d’emploi de moins de 57 ans, passant de dix-huit mois aujourd’hui, à quinze mois.

Les règles resteront différentes pour les seniors, mais elles seront, elles aussi, moins favorables qu’actuellement. C’est désormais à partir de 57 ans, contre 55 actuellement, que les conditions d’indemnisation seront plus avantageuses que le droit commun, s’adaptant ainsi au report de deux ans de l’âge légal de départ à la retraite. Les chômeurs d’au moins 57 ans auront droit à une indemnisation pendant maximum vingt-deux mois et demi, contre vingt-sept aujourd’hui. Gabriel Attal a également confirmé la création d’une mesure dans les cartons depuis des mois : si un demandeur d’emploi de plus de 57 ans retrouve un travail moins bien rémunéré que son précédent salaire, un « bonus emploi senior » permettra de combler le manque à gagner.

Malgré cette réforme qui durcit les règles d'accès au chômage, il reste encore des efforts à faire pour réduire le taux de chômage en France et stimuler l'emploi. La mise en œuvre de cette réforme devrait produire des effets rapides, mais il faut continuer à travailler sur d'autres mesures pour atteindre le plein-emploi.



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