R. Hersant : le pire patron de presse des années 80

Dans les années 80, la presse française était sous l'influence d'un homme redoutable : Robert Hersant. Surnommé le "papivore", il possédait une grande partie de la presse nationale et régionale. Son empire comprenait des journaux tels que Le Figaro, Le Dauphiné Libéré, La Voix du Nord, France Soir, et bien d'autres. Mais au-delà de sa puissance médiatique, Hersant était un homme controversé. En effet, il avait un passé collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale, ayant créé un journal pro-allemand financé par les nazis et ayant même dénoncé des Juifs. Malgré cela, il a réussi à gravir les échelons et à devenir l'un des hommes les plus influents de la presse française. La concentration de la presse entre les mains d'Hersant a finalement suscité l'inquiétude des socialistes au pouvoir dans les années 80. Ils ont tenté de faire adopter une loi anticoncentration qui aurait permis de démanteler le groupe Hersant et d'empêcher l'émergence d'autres géants médiatiques. Cependant, cette loi n'a jamais été appliquée, laissant Hersant continuer à exercer son pouvoir politique considérable. Ce n'est qu'à partir des années 80 que le groupe Hersant commence à perdre de son pouvoir, avec la baisse des ventes de journaux. L'empire d'Hersant s'effondre progressivement et les journaux du groupe passent entre les mains de nouveaux propriétaires. Malgré l'échec de la régulation de la presse d'Hersant, les ordonnances de 1944 qui interdisent à une personne de posséder plusieurs journaux de grande diffusion restent une base solide pour réguler la presse aujourd'hui. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour contenir la puissance des milliardaires et garantir une presse indépendante et diversifiée.