Poutine répond à Emmanuel Macron et brandit la menace nucléaire
Les récentes déclarations du président français, Emmanuel Macron, ont suscité une réaction de la part du président russe, Vladimir Poutine. Lors de son discours annuel à la nation, Poutine a averti que les menaces occidentales créent un réel risque de conflit nucléaire, pouvant entraîner la destruction de la civilisation. Il a également déclaré que la majorité des habitants de la Russie soutiennent ce conflit. Ces déclarations interviennent dans un contexte de tensions accrues entre la Russie et l'Ukraine, avec des combats réguliers dans l'est de l'Ukraine.
Le discours de Poutine faisait suite aux propos d'Emmanuel Macron, qui avait suggéré que des troupes occidentales, potentiellement françaises, pourraient être envoyées en Ukraine. Les déclarations de Macron ont été nuancées par d'autres dirigeants européens, mais la Russie a mis en garde contre toute intervention occidentale en Ukraine, affirmant que cela pourrait déclencher une troisième guerre mondiale.
On ne rigole pas avec l’arme nucléaire. Lors de son discours annuel à la Nation, ce jeudi 29 février, Vladimir Poutine a averti qu’en cas d’escalade du conflit en Ukraine, les pays occidentaux «doivent comprendre que, nous aussi, nous avons des armes capables d’atteindre leur territoire. Tout ce qu’ils inventent en ce moment est une menace réelle de conflit avec utilisation de l’arme nucléaire». Des propos qui n’ont pas du tout plu à Paris et Washington, les jugeant «irresponsables».
Pensez-vous que les déclarations de Vladimir Poutine brandissant la menace nucléaire sont irresponsables ?
Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a indiqué avoir «écouté attentivement ce que le président de la fédération de Russie a dit ce matin. Quand on représente une puissance nucléaire dotée, on n’a pas le droit d’être irresponsable et de jouer l’escalade». Le président russe a «aussi parlé des menaces qui viennent de l’Occident. Il n’y a pas de menaces qui pèsent sur la fédération de Russie», a poursuivi le ministre français. «C’est un discours qui consiste à se faire passer pour la victime et l’agressé, alors que tout le monde sait très bien que la Russie est l’agresseur en Ukraine et qu’elle fait preuve d’une agressivité nouvelle et joue avec les seuils, y compris vis-à-vis des intérêts français», a-t-il ajouté avant d’évoquer un «contexte» qui «se durcit considérablement».
Outre-Atlantique, la mise en garde de Vladimir Poutine a suscité une réaction semblable. Le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, a déclaré que «ce n’est pas la première fois que nous assistons à une rhétorique irresponsable de la part de Vladimir Poutine. Ce n’est pas une façon de parler pour le dirigeant d’un Etat doté de l’arme nucléaire». Le responsable américain a rappelé que «par le passé, nous avons communiqué en privé et directement avec la Russie sur les conséquences de l’utilisation d’une arme nucléaire». «Nous n’avons aucun signe indiquant que la Russie se prépare à utiliser une arme nucléaire», a-t-il cependant tempéré.
Renforcement des liens économiques et projets culturels
En plus de ces avertissements, Poutine a également évoqué d'autres sujets lors de son discours. Il a exprimé sa volonté de renforcer les liens économiques avec les pays arabes, africains et d'Amérique latine, afin de contourner les sanctions occidentales imposées à la Russie. Il a également annoncé son intention de reconstruire près d'un millier de monuments culturels dans les régions ukrainiennes contrôlées par la Russie d'ici 2030.
Ce discours de Poutine intervient à deux semaines de l'élection présidentielle russe, une élection qui devrait conduire à la réélection de Poutine pour un mandat de 6 ans. Cependant, de nombreux opposants politiques de Poutine ont été écartés ou réprimés, ce qui soulève des questions sur la légitimité de cette élection.
