Plus de 180 000 personnes en France marchent contre l'antisémitisme

Auteur: Léa | Publié: 13 Novembre 2023, 15:00
Plus de 180 000 personnes en France marchent contre l'antisémitisme

La lutte contre l'antisémitisme mobilise des centaines de milliers de personnes en France

Dimanche dernier, plus de 180 000 personnes ont participé à des marches dans tout le pays pour protester contre l'antisémitisme. Cette mobilisation sans précédent montre la volonté des Français de lutter contre cette forme de discrimination et de défendre les valeurs républicaines.

Le cortège principal de la marche s'est déroulé à Paris, où des milliers de personnes se sont rassemblées pour exprimer leur solidarité envers la communauté juive. Les présidents du Parlement, Yel Bron Pivet et Gérard Larchet, ainsi que la Premier ministre Elisabeth Borne et les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, étaient présents dans le cortège.

La marche a été organisée par la préfecture de police de Paris, qui estime que 15 000 personnes ont rejoint le cortège entre l'Assemblée nationale et le Sénat. Malgré les controverses politiques, la mobilisation a réussi à rassembler des gens de tous bords politiques, montrant que la lutte contre l'antisémitisme est une priorité pour tous les Français.

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La présence d'élus d'extrême droite à la fin de la marche a suscité des tensions. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, et d'autres membres de son parti ont été rejetés par la France insoumise, qui a choisi de boycotter le rassemblement en raison de la présence de l'extrême droite. Malgré ces désaccords, les marches contre l'antisémitisme dans toute la France se sont déroulées sans incident.

Cette mobilisation massive montre que l'antisémitisme reste une préoccupation majeure en France. Les marches ont rassemblé des centaines de milliers de personnes, toutes unies dans leur rejet de la discrimination et leur volonté de défendre les valeurs républicaines. Il est essentiel de continuer à lutter contre l'antisémitisme et à sensibiliser la population à cette forme de haine.

Qu'est-ce que l'antisémitisme ?

L'antisémitisme vise les personnes qui appartiennent ou sont supposées appartenir à la communauté juive. Les cibles sont multiples : un nom de famille ou un prénom, des traditions ou des pratiques religieuses, des modes de vie, une apparence physique, un métier ou tout autre signe considéré comme spécifique. L'antisémitisme développe des préjugés et des interprétations diffamatoires, des attitudes haineuses et des agressions verbales ou physiques. L'antisémitisme est condamné par la loi dans tous les pays démocratiques.

L'antisémitisme a marqué plusieurs fois l'histoire des pays européens, comme en 1895, en France, lors de l'Affaire Dreyfus. Il peut devenir une doctrine politique et inspirer des lois comme les lois de Vichy sur le statut des juifs, en 1940. Il a été l'un des fondements du régime nazi et, à partir de la Conférence de Wannsee (20 janvier 1942), a conduit à programmer la « solution finale », qui a mené six millions de juifs à la déportation et à la Shoah. À la Libération, le Tribunal de Nüremberg a jugé l'ensemble des crimes nazis inspirés notamment par l'antisémitisme.

Manifestations actuelles

En France, 1967 marque, pour beaucoup de juifs, un tournant. Alors qu’au Proche Orient éclate la Guerre des six jours, le Général De Gaulle qualifie « les Juifs, un peuple sûr de lui-même et dominateur ». Ces mots tracent « la ligne du temps désormais fracturée, coupée en deux » écrit la romancière Nathalie Azoulai dans Les Spectateurs (POL, 2018)‬.

Aujourd'hui, l'antisémitisme serait « de retour » selon l’historien Robert Hirsch, auteur de Sont-ils toujours des Juifs allemands ? La gauche radicale et les Juifs depuis 1968 (Arbre bleu éditions). Et de fait, l’antisémitisme s'exprime à travers des profanations de cimetières ou de synagogues, des refus de services, des injures ou des propos diffamatoires et insultants, que l'on peut trouver aussi bien dans des tracts, des inscriptions, des affiches, des bandes dessinées, des sites Internet qu'avec des objets véhiculant l’idéologie nazie.

Des réactions et des sentiments antisémites accompagnent parfois des événements internationaux, notamment le conflit israélo-palestinien, mais la critique de la politique des États ou la réaction à des événements extérieurs ne sauraient, en aucun cas, être confondues avec les manifestations de racisme et d'antisémitisme qui portent atteinte aux personnes.

L’antisémitisme continue d’être porté par des groupes ou des personnalités de l’extrême droite. Il peut aussi émaner de groupes ou de milieux islamistes, il se manifeste enfin de manière diffuse, entre croyances, vieille tradition antisémite héritée du XIXè siècle, complotisme d’un autre âge ou certaines complaisances pour le négationnisme, etc.

Un antisémitisme meurtrier

Après les attentats contre la synagogue de la rue Copernic à Paris en octobre 1980 puis de la rue des Rosier le 9 août 1982, l’antisémitisme, dans les années 2000, a encore tué : mort d’Ilan Halimi (2006), crimes de Mohamed Merah dans une école juive à Toulouse (mars 2012), morts de l’hypercasher de Vincennes (janvier 2015), meurtre de Sarah Halimi (2017), meurtre de Mireille Knoll (2018). Ce climat et ces meurtres ne sont pas seulement sources d’inquiétude, ils génèrent aussi de l’angoisse, au sein d’une communauté – et au-delà - qui voit revenir une haine qu’elle avait cru disparue. Faut-il craindre ce qu’écrit André Markowicz dans un de ses post sur Facebook : « l'antisémitisme ressurgit toujours pendant les peurs globales » ?

Mesurer l’antisémitisme : le nombre d’actes antisémites

Selon la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH), en 2019, 687 faits à caractère antisémite ont été constatés contre 541 en 2018, soit une augmentation de 27%. Les faits antisémites se décomposent en 151 « actions » (catégorie qui regroupe les atteintes aux personnes et aux biens : dégradations, vols, violences physiques…) et 536 « menaces » (propos ou gestes menaçants, inscriptions, tracts, courriers…). La hausse des faits antisémites en 2019 s’explique exclusivement par l’augmentation des menaces, à hauteur de 50% par rapport à 2018, les actions ayant quant à elles diminué de 15%. Les faits les plus graves, les atteintes aux personnes, sont même en net recul, de 44%. En 2020, année du confinement, 339 faits antisémites ont été recensés et en 2021, les 523 actes antisémites enregistrés représentent une baisse de 15%, par rapport à 2019.

Dans son rapport annuel, le « Service de sécurité de la communauté juive » (SPCJ) relève ce qu’il qualifie de phénomène « nouveau et inquiétant » : un quart des incidents se sont produits à l'intérieur ou à proximité du domicile des victimes, généralement perpétrés par un voisin (dans "la sphère privée"). 1/3 des actes antisémites auraient été motivés par le conflit isra



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