Les injections de semaglutide : une tendance minceur dangereuse

Auteur: Stéphane | Publié: 12 Mars 2024, 07:00
Les injections de semaglutide : une tendance minceur dangereuse

Les injections de semaglutide : une tendance minceur dangereuse

Les injections de semaglutide sont devenues virales sur les réseaux sociaux comme étant le médicament miracle pour la perte de poids. Mais cette tendance minceur cache des dangers potentiels. En effet, les injections de semaglutide sont utilisées comme traitement pour l'obésité, une condition qui touche de nombreuses personnes en Suisse et ailleurs.

Le semaglutide est un analogue du GLP1, une hormone qui régule l'appétit et la sensation de satiété. Chez les personnes souffrant d'obésité, cette hormone est souvent dérégulée, ce qui les pousse à s'en injecter pour contrôler leur appétit.

Les injections de semaglutide peuvent induire une perte de poids en trompant le cerveau et en lui faisant croire qu'il a déjà mangé. Cela réduit les envies de nourriture et favorise la sensation de satiété. Cependant, ces injections ne sont pas sans risques. Des effets secondaires tels que des désagréments gastro-intestinaux peuvent survenir, tout comme des cas de pancréatite, bien que ces derniers soient rares.

Il existe plusieurs médicaments à base de semaglutide sur le marché, mais seuls le Saxenda et le Wegovi sont indiqués pour la perte de poids. Les autres sont normalement réservés aux diabétiques.

Pensez-vous que l'utilisation des injections de semaglutide pour la perte de poids devrait être davantage réglementée ?


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Les injections de semaglutide peuvent être une véritable révolution pour les personnes ayant de longs parcours de régime derrière elles. En effet, elles permettent de perdre du poids sans frustration ni privation, tout en contrôlant efficacement l'appétit.

Cependant, il est important de souligner que les injections de semaglutide ne sont pas une solution miracle et ne doivent être utilisées que sous surveillance médicale. Les patients doivent également adopter une alimentation équilibrée et pratiquer une activité physique régulière pour maintenir leur perte de poids à long terme.

Ozempic® (semaglutide) et Mounjaro™ (tirzepatide), une grande avancée pour le traitement de l'obésité

Initialement développés pour traiter les patients atteints d'un diabète de type 2, ces médicaments entrainent également des pertes de poids importantes et sont en train de s'imposer comme les premiers traitements pharmacologiques véritablement efficaces contre l'obésité.

Le semaglutide et le tirzepatide sont des peptides analogues à deux hormones produites par le système digestif, soit le glucagon-like peptide-1 (GLP-1) et le glucose‐dependent insulinotropic polypeptide (GIP). En plus d'améliorer le contrôle de la glycémie, l'administration de ces médicaments cause une baisse drastique de l'appétit et de l'apport calorique. Ces effets se traduisent par des pertes de poids très importantes (15-20 % du poids corporel initial), soit du même ordre de grandeur que celles obtenues par la chirurgie bariatrique.

La prévalence du surpoids a augmenté de façon phénoménale au cours des dernières décennies, avec près de 2 milliards de personnes souffrant d'embonpoint, incluant 650 millions d'obèses. Il s'agit d'une crise sanitaire mondiale sans précédent, qui impose un fardeau considérable sur les systèmes de santé : l'excès de poids favorise en effet le développement d'une vaste gamme de pathologies (résistance à l'insuline, hypertension, inflammation chronique, dyslipidémies) qui haussent le risque de complications comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, les stéatoses hépatiques, plusieurs types de cancers et diminuent l'espérance de vie.

L'embonpoint et l'obésité sont fondamentalement des conséquences d'un apport calorique excessif, mais le nombre toujours croissant de personnes en surpoids, en dépit de ses effets négatifs bien documentés sur la santé, montre que rétablir ce déséquilibre n'est pas chose facile, surtout à notre époque d'abondance alimentaire. Bien que les interventions misant sur une amélioration du mode de vie (régimes hypocaloriques et exercice) représentent toujours la pierre angulaire de la gestion du poids, les pertes de poids obtenues par cette approche sont extrêmement difficiles à maintenir à long terme, notamment en raison d'adaptations physiologiques qui diminuent l'énergie dépensée ou encore augmentent l'appétit pour compenser les calories manquantes. Autrement dit, une fois que l'obésité s'est installée de façon durable, ces mécanismes rendent le retour à un poids plus faible très difficile.

Pour pallier à ces limitations, un certain nombre d'approches pharmacologiques ont été développées au cours des dernières décennies, mais ces médicaments sont généralement d'une efficacité assez limitée, coûteux et peuvent causer dans certains cas des effets secondaires importants. Des approches beaucoup plus drastiques, la chirurgie bariatrique notamment, parviennent quant à elles à générer des pertes de poids importantes et durables, mais ces procédures invasives sont intrinsèquement plus risquées et sont généralement restreintes aux personnes souffrant d'obésité morbide (IMC>40).

C'est donc dans ce contexte, où les options de traitement de l'obésité demeurent très limitées, que l'apparition de Ozempic® et Mounjaro™ sur le marché suscite actuellement énormément d'intérêt, autant dans les communautés médicale et scientifique que dans la population en général. Car bien que ces deux médicaments aient été à la base développés pour améliorer le contrôle de la glycémie chez les personnes atteintes de diabète de type 2, ils provoquent en parallèle chez ces patients des pertes de poids importantes, sans trop d'effets secondaires majeurs, et pourraient donc représenter une nouvelle stratégie thérapeutique pour la normalisation du poids corporel.

Une nouvelle approche pharmacologique : l'effet incrétine

Mentionnons tout d'abord que même s'ils sont surtout connus du public sous leurs noms commerciaux (Ozempic®, Mounjaro™), ce sont les noms génériques de ces médicaments (semaglutide et tirzepatide, respectivement) qui sont utilisés dans la littérature scientifique et nous emploierons donc cette nomenclature tout au long de cet article. L'utilisation des noms génériques a aussi l'avantage d'éviter la confusion qui peut être générée par les différents noms commerciaux donnés aux médicaments selon leur mode d'administration et/ou indication thérapeutique.

Le semaglutide et le tirzepatide sont des peptides analogues à deux hormones produites par le système digestif, soit le glucagon-like peptide-1 (GLP-1) et le glucose‐dependent insulinotropic polypeptide (GIP). Ces peptides ont été conçus pour mimer l'action de ces hormones (ce qu'on appelle en pharmacologie un effet agoniste) sur le contrôle de la glycémie : suite à l'absorption de sucre, le GLP-1 et le GIP sécrétés par les cellules de l'intestin permettent en effet d'augmenter de façon très importante la production d'insuline par le pancréas, à des taux très supérieurs à ceux qui sont produits simplement en réponse à la présence de sucre dans le sang.

Historiquement, cette augmentation de la réponse insulinique médiée par le GLP-1 et le GIP avait été attribuée à des facteurs nommés "incrétines" (dérivé "d'incrétion", un terme utilisé à cette époque pour désigner une sécrétion qui reste à l'intérieur de l'organisme), d'où le nom "d'effet incrétine" utilisé encore aujourd'hui pour décrire la hausse d'insuline médiée par l'action



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