Les divergences entre les syndicats agricoles sur les causes de la détresse des agriculteurs

Auteur: Stéphane | Publié: 04 Février 2024, 02:00
Les divergences entre les syndicats agricoles sur les causes de la détresse des agriculteurs

Actualité : Les divergences entre les syndicats agricoles sur les causes de la détresse des agriculteurs

Depuis plusieurs semaines, les agriculteurs français mènent des blocages à travers le pays pour faire entendre leurs revendications. Alors que la plupart des syndicats s'accordent sur la détresse économique des agriculteurs et la nécessité d'augmenter leurs revenus, il existe des divergences sur les causes de cette détresse et les solutions à adopter.

La FNSEA, principal syndicat agricole français, privilégie une réduction des normes environnementales, les jugeant trop contraignantes. Ils s'opposent également à l'obligation de mettre une partie des terres en jachère pour protéger la biodiversité. En revanche, la Confédération paysane, considérée comme un syndicat de gauche, prône l'agroécologie et souhaite réinventer le modèle agricole afin de mieux rémunérer les agriculteurs et protéger l'environnement.

Ces divergences se manifestent également sur la question des pesticides. Alors que le gouvernement a annoncé une pause dans la réduction de l'utilisation des pesticides, la Confédération paysane s'y oppose, estimant qu'il faut les réduire pour préserver la santé des agriculteurs et la biodiversité.

En parallèle, les syndicats agricoles sont globalement opposés aux traités de libre-échange, notamment celui entre l'Union européenne et le Mercosur. Certains estiment que ces traités fragilisent les agriculteurs français en ouvrant les portes à une concurrence déloyale.

Ces divergences au sein des syndicats agricoles mettent en lumière la complexité de la situation des agriculteurs et les difficultés à trouver des solutions communes. Alors que certains syndicats appellent à la suspension des blocages, d'autres continuent de mobiliser pour faire entendre leurs revendications. Il reste à voir si la mobilisation se poursuivra et si des compromis pourront être trouvés pour améliorer la situation des agriculteurs français.

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L’alliance FNSEA-JA domine les élections professionnelles

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont annoncé jeudi 1er février lever les blocages routiers après les annonces faites par le gouvernement et par Emmanuel Macron. La Coordination rurale 47, elle, a annoncé poursuivre sa mobilisation pour obtenir de meilleurs revenus.

Siégeant dans les chambres d’agriculture des départements et régions, ces syndicats aux intérêts pas toujours convergents jouent un rôle important dans le pilotage de l’agriculture française, malgré un déclin de leur représentativité : en 2019, la participation aux élections professionnelles a été historiquement faible (28,5 % dans l’ensemble des collèges, et 46,4 % chez les chefs d’exploitation).

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles

Syndicat majoritaire dans le monde agricole depuis sa création, après-guerre, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a récolté 55 % des voix en 2019 dans une liste commune avec les Jeunes Agriculteurs.

Née en 1946, la FNSEA est d’abord une branche de la Confédération générale de l’agriculture (CGA), créée après la seconde guerre mondiale, avec le souci d’écarter les responsables agricoles qui se sont compromis avec le régime de Vichy. La CGA, pensée comme un modèle de syndicat unique, s’essouffle en quelques années, permettant à la FNSEA, vite réinvestie par une partie de ceux qui ont collaboré avec Vichy, selon la spécialiste, de devenir l’organisation dominante.

Le syndicat va rapidement devenir le cogestionnaire de l’agriculture française. Les lois de modernisation de 1960 et 1962 ont été coélaborées entre les pouvoirs publics et le syndicalisme, explique la sociologue.

Syndicat unique jusqu’à la création du Modef, en 1959, puis premier syndicat, la FNSEA est à l’origine du mythe de l’unité paysanne, en dépit des inégalités du secteur et de fortes dissensions au sein des fédérations départementales (FDSEA). A la fin des années 1980, cette image d’un syndicalisme agricole uni se fissure.

La FNSEA conserve sa place privilégiée auprès du pouvoir et dans les organismes parapublics, se présentant comme l’interlocutrice légitime des pouvoirs publics. Elle contrôle la quasi-totalité des chambres d’agriculture, dont le rôle est central dans le développement du secteur, l’accompagnement et le conseil aux agriculteurs. Le mode de scrutin majoritaire aux élections professionnelles leur assure une surreprésentation dans la gouvernance et une assise financière.

Le syndicat contrôle aussi une grande partie de la presse professionnelle agricole (60 % des titres en 2013), parfois hébergée dans les chambres d’agriculture. Les élus peuvent orienter la ligne éditoriale, ce qui leur a donné un moyen d’influence important sur la profession, détaille la chercheuse.

Outre 212 000 adhérents, la FNSEA revendique 31 fédérations de producteurs. Ces associations spécialisées, comme la Fédération nationale bovine, contribuent à ses finances et lui permettent de mener d’importantes activités de représentation d’intérêts (lobbying) en France et dans l’Union européenne. Il s’agit du seul syndicat considéré aussi comme une organisation patronale. Enfin, la FNSEA dirige le Conseil de l’agriculture français.

Depuis 2023, le président de la FNSEA est Arnaud Rousseau. Chef d’une exploitation céréalière de plus de 700 hectares, il préside aussi le conseil d’administration du groupe agro-industriel Avril (qui produit les huiles Lesieur et Puget) et a pris la tête en 2017 de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux, l’une des associations spécialisées de la FNSEA.

Les Jeunes Agriculteurs

Syndicat agricole représentant les intérêts des agriculteurs de moins de 38 ans, les Jeunes Agriculteurs (JA) ont récolté 55 % des suffrages exprimés lors des élections des chambres d’agriculture en 2019 (avec la FNSEA).

Créé en 1957 sous le nom de Centre national des jeunes agriculteurs, les JA sont le deuxième syndicat agricole. Ils font systématiquement liste commune avec la FNSEA, avec qui ils partagent la plupart des orientations politiques.

Ils se différencient par leur rôle de sociabilité important, explique Véronique Lucas : Quand vous êtes jeune installé, il se peut qu’il y ait peu de gens de votre âge dans la commune. Cela en fait une organisation privilégiée pour permettre à des jeunes de sortir de leur isolement. D’ailleurs, on voit des gens qui font leur passage aux JA mais qui ne continuent pas en FDSEA, parce qu’ils ne partagent pas tant que ça les orientations politiques de ces dernières.

Son président est Arnaud Gaillot, producteur de lait à Comté, dans le Doubs (Bourgogne-Franche-Comté).

La Coordination rurale

La Coordination rurale (CR) est née en 1995, à la suite d’une association créée à la fin de 1991. Elle a obtenu 21 % des suffrages en 2019.

Fondée par trois agriculteurs du Gers, en réaction à la réforme de la PAC en 1992, la Coordination rurale, opposée à la FNSEA, est généralement située



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