Les conséquences de l'appel à un déplacement de la population palestinienne de Gaza

Auteur: Stéphanie | Publié: 06 Janvier 2024, 05:00
Les conséquences de l'appel à un déplacement de la population palestinienne de Gaza

Prises de position controversées en Israël

Ces derniers jours, plusieurs ministres israéliens ont appelé à un transfert ou à un déplacement de la population palestinienne de Gaza vers d'autres pays. Parmi eux, Itamar Benvir, ministre israélien de la sécurité nationale, a également encouragé l'émigration de la population palestinienne vers d'autres pays du monde. Ces déclarations ont été appuyées par Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, tous deux étant situés à l'extrême droite en Israël.

Ces prises de position ont suscité de nombreuses réactions, notamment chez les Palestiniens. En effet, cela rappelle la Nagba, l'exode massif qui a eu lieu en 1948 lors de la création de l'État d'Israël. Les déplacements forcés de population sont considérés comme des violations graves des droits humains selon les Conventions de Genève.

Le projet de recolonisation de Gaza

Dans les déclarations du ministre israélien Itamar Benvir, il est également question de recoloniser Gaza. Jusqu'en 2005, 8000 colons israéliens étaient installés dans la bande de Gaza. Suite aux accords d'Oslo en 1993, le contrôle de Gaza a été progressivement transféré à l'Autorité palestinienne, et les colons ont été évacués en 2005.

Pensez-vous que les prises de position controversées du gouvernement israélien concernant Gaza sont une violation des droits humains ?


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Cependant, certains Israéliens souhaitent revenir à une époque de colonisation de Gaza. Ces déclarations ont suscité des réactions de la communauté internationale, notamment des États-Unis, de la France et du Haut Commissariat des Nations Unies au droits de l'homme.

Le plan de l'après-guerre présenté par le ministre de la Défense israélien

Ce jeudi, le ministre de la Défense israélien Ya'alon a présenté son plan de l'après-guerre à Gaza. Selon ce plan, il n'y aura pas de présence civile israélienne dans la bande de Gaza après l'atteinte des objectifs de la guerre. Les opérations militaires israéliennes devraient se poursuivre jusqu'à la libération des otages et jusqu'au démantèlement des capacités militaires et de gouvernance du Hamas.

Le ministre estime que le contrôle de Gaza devra être confié à des entités palestiniennes, à condition qu'il n'y ait aucune action hostile ou menace contre Israël. Toutefois, Israël souhaite conserver le contrôle militaire des frontières et intervenir si sa sécurité est en jeu.

Les réactions internationales et les prochaines étapes

Ces déclarations et ce plan de l'après-guerre ont suscité de nombreuses réactions au sein de la communauté internationale. Les États-Unis, la France et le Haut Commissariat des Nations Unies au droits de l'homme ont condamné ces positions et appellent à une résolution pacifique du conflit.

Il reste à voir quelles seront les prochaines étapes et comment la situation évoluera sur place. Les divisions et les débats au sein du gouvernement israélien seront déterminants pour la mise en œuvre de ce plan et les conséquences qui en découleront.

La tentative de déplacement forcé de plus d'un million de personnes dans la bande de Gaza est illégale et catastrophique

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) est choquée et horrifiée par les vidéos et les rapports attestant des tueries indiscriminées de civil⋅es et la destruction de masse de quartiers entiers de la bande de Gaza par Israël. La FIDH se dresse contre le transfert forcé et le déplacement des populations de la partie nord de la bande de Gaza ordonné par Israël. Alors que nous continuons d'être témoins de ces atrocités et crimes internationaux, la FIDH exprime sa solidarité avec tous⋅tes les civil⋅es touché⋅es par ce dernier cycle de violence.

La FIDH se tient fermement aux côtés de ses organisations membres palestiniennes sur le terrain et à Gaza : Al Mezan, Al-Haq et le Centre palestinien pour les droits humains. Beaucoup des membres parmi leurs équipes ont tragiquement perdu leur domicile et ont maintenant reçu l'ordre d'évacuer. Nous tenons à les rassurer qu'ils et elles ne sont pas seul⋅es dans ces moments incroyablement difficiles et qu'un mouvement mondial pour les droits humains est à leurs côtés.

La FIDH condamne les crimes commis contre les civil⋅es, y compris le ciblage systématique et généralisé de leurs infrastructures et propriétés. Ces crimes sont tous potentiellement des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. A présent plus de 1500 Palestinien⋅nes tué⋅es dans l'agression d'Israël sur la bande de Gaza sont à déplorer. [Mise à jour : le 13 Octobre à 22h ce chiffre a tragiquement atteint 1,900 Palestinien⋅es tué⋅es]. Cependant certaines habitations détruites n'ont pas encore été atteintes par les équipes de secours en raison de ressources limitées et du manque d'engins. Le nombre de blessés quant à lui est presque impossible à dénombrer, car toutes les infrastructures de santé sont en ruine et totalement incapables de faire face à l'immense quantité de blessures terribles auxquelles elles sont confrontées. À cet égard, nous prenons très au sérieux les rapports et les allégations de preuves sur l'utilisation de munitions au phosphore par Israël, causant des brûlures atroces et des blessures à long terme et nous condamnons vivement leur utilisation.

La FIDH condamne l'agression israélienne en tant qu'acte de pure représailles d'une épouvantable violence. L'attitude et la doctrine de l'armée israélienne sont reflétés dans les propos d'un porte-parole officiel de l'armée israélienne disant que "l'emphase est mise sur les dégâts, pas sur la précision". En outre les six derniers jours n'ont été rien d'autre que l'orchestration des conditions les plus contraires à la vie humaine pour le peuple palestinien. Les bombardements indiscriminés meurtriers sont associés à la coupure de l'approvisionnement en nourriture, en eau, en électricité, en carburant et en médicaments, et constituent des crimes internationaux devant cesser immédiatement.

Nous exhortons Israël à mettre fin à sa campagne de bombardements et à ne pas mener d'invasion terrestre de la bande de Gaza. Cela ne ferait qu'entraîner des bains de sang et de terribles pertes en vies humaines. Comme l'a déclaré aujourd'hui l'organisation membre israélienne de la FIDH, B'tselem, "La destruction indiscriminée et un siège à l’encontre des innocent⋅es ne procureront ni soulagement, ni justice, ni apaisement". La FIDH appelle à la libération et protection immédiate des civil⋅es pris en otage par les groupes armés palestiniens, des actes pour lesquels nous réitérons notre condamnation. Toutes les vies civiles doivent être protégées en respect du droit international devant être respecté par toutes les parties. Nous rejetons tout approche à deux vitesses vis-à-vis du droit international et des principes des droits humains. Les attaques indiscriminées contre les civil⋅es constituent des crimes en vertu du droit international quelque soit le contexte.

La FIDH s'oppose fermement à l'ordre d'évacuation des civils du nord de la bande de Gaza émis le 13 octobre par Israël. Nous dénonçons ces ordres comme une tentative de déplacement forcé et illégal de



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