Les Chiliens rejettent pour la deuxième fois une nouvelle Constitution

Auteur: Stéphanie | Publié: 18 Décembre 2023, 11:00
Les Chiliens rejettent pour la deuxième fois une nouvelle Constitution

Les Chiliens rejettent pour la deuxième fois une nouvelle Constitution

Le peuple chilien a voté contre un texte caractéristique de l'extrême droite, dangereux du point de vue des droits déjà acquis et qui rendait impossibles les transformations futures. Le projet de Constitution, plus conservateur encore que celui adopté en 1980 pendant la dictature, a été rejeté lors du référendum qui s'est tenu le dimanche.

Le texte soumis au vote, plus conservateur que l’actuelle Constitution, a été rédigé par ceux qui défendent l’héritage du général Pinochet, après le rejet, en septembre 2022, d’une première proposition progressiste soutenue par le président de gauche, Gabriel Boric. Ce dernier, plus jeune dirigeant de l’histoire du Chili, âgé de 37 ans, a fermé la porte à toute nouvelle tentative de réformer la Constitution.

Selon les résultats partiels publiés par le Service électoral (Servel), le contre l’a emporté par 55,75 % des voix, tandis que le pour a obtenu 44,25 %, après dépouillement de 99 % des votes.

Une constituante dominée par l'extrême droite a pu façonner un texte à son image, bien éloigné du premier projet, beaucoup plus progressiste, qui avait également été rejeté par référendum en septembre 2022. Le président de gauche a prévenu qu'il n'y aurait pas de troisième tentative et que le pays garderait sa Constitution actuelle.

Pensez-vous qu'il est important de réformer la Constitution chilienne ?


2 votes

Le Parti républicain (extrême droite) a séduit les électeurs par son discours intransigeant contre l’insécurité, qu’il associe principalement à l’immigration vénézuélienne.

L’enthousiasme pour une nouvelle Constitution a été refroidi par la pandémie, l’inflation et un sentiment croissant parmi la population d’insécurité et de lassitude.

L’avortement était totalement interdit au Chili jusqu’en 2017, quand une loi l’a autorisé, mais seulement en cas de risque pour la vie de la mère, de viol ou de fœtus déclaré non viable. La Constitution actuelle « protège la vie de celui qui va naître », mais le texte rejeté allait au-delà, en faisant de l’embryon une personne, rendant ainsi plus difficile la justification d’un avortement. Le nouveau texte reconnaissait, en revanche, pour la première fois les peuples autochtones, une aspiration de longue date des peuples indigènes, majoritairement mapuche, qui représentent environ 12 % de la population, mais ne répondait pas à leur demande de plus d’autonomie.

Les Chiliens, lassés du processus constitutionnel, se disent davantage préoccupés par l'inflation et l'insécurité croissante.



Commentaires

  Commenter

Commentaires


Commenter




Inscrivez-vous à notre newsletter

Ok!

Ce site Web utilise des cookies pour vous garantir la meilleure expérience