Léon, 97 ans, résistant : honorer les morts, laisser crever les vivants
C’est une histoire peu racontée, notamment à l’école ou par les médias. C'est l'histoire de la Libération française, mais pas celle que vous connaissez. Pour en savoir plus, il faut rencontrer Léon Landini, un résistant de 97 ans. Pour le trouver, rendez-vous à la station Lucirac, puis marchez jusqu'à la place Lurac. Ensuite, vous passerez devant le portrait géant de Lucie Aubrac avant d'entrer dans une rue anonyme de Bagieu et de franchir la porte verte d'un appartement qui ressemble à un hôpital.
La vie de Léon est loin d'être tranquille. Le matin, il attend la venue de l'infirmière, et le soir, c'est sa voisine qui vient parfois boire un café avec lui. Mais la journée, il consacre son temps à écrire des lettres au gouvernement, surtout sur son expérience de la Résistance.
Léon n'était pas un simple résistant, il faisait partie d'un commando secret en charge de lutter contre les nazis. Il raconte avec fierté qu'il se promenait en ville avec une équipe, une mitraillette à la main, à la recherche d'un soldat SS à abattre. Son chef l'avait prévenu, il n'avait que trois mois d'espérance de vie. Et pourtant, au bout de six mois, Léon s'est fait arrêter avec ses camarades. Mais il n'a jamais donné les noms de ses complices, malgré les sévices qu'il a subis.
Pensez-vous que les résistants vivants devraient être plus honorés pour leurs actions pendant la Seconde Guerre mondiale ?
Les résistants vivants oubliés
Dans cette histoire de résistance, Léon soulève une question importante : pourquoi les résistants morts sont-ils honorés avec des portraits géants sur les murs, tandis que les vivants sont laissés pour compte ? Pourquoi attend-on qu'ils meurent pour leur rendre hommage ?
À travers son récit, Léon évoque la difficulté de faire confiance à la population civile pendant cette période. Alors que les Anglais bombardaient Lyon, Pétain était accueilli par une foule en liesse. Comment pouvait-on faire confiance à ces personnes qui applaudissaient Pétain et qui, après la Libération, se sont revendiquées résistantes alors qu'elles ne l'étaient pas ?
Les actions de Léon et des résistants comme lui ne devraient pas être minimisées. Ils faisaient partie d'un vrai projet politique, celui du communisme. Malheureusement, l'histoire officielle ne met pas en avant ces aspects et préfère glorifier d'autres figures de la Résistance. Léon se bat depuis des années pour faire reconnaître l'importance de ces actions et pour que les véritables héros de la Résistance soient honorés comme il se doit.
Malgré les oublis et les omissions de l'histoire officielle, Léon Landini reste un exemple de courage et de détermination pour les générations actuelles. Son témoignage est précieux pour ne pas oublier ce que des hommes comme lui ont sacrifié pour défendre leurs idéaux.
