La lutte du Salvador contre les gangs : un pays en guerre

Auteur: Léa | Publié: 07 Février 2024, 07:00
La lutte du Salvador contre les gangs : un pays en guerre

Le Salvador en guerre contre les gangs : un modèle répressif controversé

Depuis plusieurs années, le Salvador est confronté à une menace croissante liée à la présence de gangs. Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement a adopté une approche radicale, mettant en place l'état d'urgence et procédant à des arrestations massives. Ces mesures ont conduit à la construction d'une prison unique en son genre, le Centre de Confinement du Terrorisme, pour accueillir les détenus présumés membres des gangs. Cependant, cette politique répressive a des conséquences sur la population salvadorienne et suscite de vives critiques.

Depuis l'instauration de l'état d'urgence en mars 2022, plus de 74 000 personnes ont été arrêtées, dans un pays de seulement 6 millions d'habitants. Cette mesure d'exception permet aux autorités de procéder à des arrestations massives et d'envoyer les membres présumés des gangs en prison. Néanmoins, certaines de ces arrestations sont effectuées de manière arbitraire, conduisant à l'emprisonnement injuste de milliers de personnes, comme l'a reconnu le gouvernement salvadorien lui-même, qui estime avoir emprisonné plus de 7 000 personnes par erreur.

Pour accueillir ces détenus, le Salvador a construit une prison unique en son genre, le Centre de Confinement du Terrorisme, situé à une heure de route de la capitale. Contrôlé entièrement par l'armée, cet établissement pénitentiaire offre des conditions de vie difficiles, voire inhumaines, dans le but de priver les gangsters de leur liberté et de mettre fin à leur influence. Cependant, cette approche suscite des inquiétudes quant au respect des droits de l'homme, comme en témoigne un rapport d'Amnesty International qui dénonce les détentions arbitraires et les conditions de détention draconiennes.

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Malgré les critiques et les accusations d'organisations internationales, le président salvadorien Nayib Bukele continue de soutenir cette politique répressive. Selon lui, l'état d'urgence et les mesures mises en place sont nécessaires pour combattre un régime criminel qui a longtemps sévi dans le pays. Son modèle inspire même d'autres pays d'Amérique latine qui cherchent à lutter contre la menace des gangs.

Cette politique répressive a indéniablement eu un impact sur la criminalité au Salvador. Le taux de criminalité a considérablement diminué, passant de 106,3 pour 100 000 habitants en 2015 à seulement 2,4 pour 100 000 habitants en 2023. Pour de nombreux Salvadoriens, la sécurité retrouvée dans les rues est un soulagement, leur permettant de mener leur vie quotidienne plus sereinement.

Toutefois, il est important de souligner que l'approche répressive adoptée par le gouvernement salvadorien soulève des questions sur le respect des droits de l'homme et l'équilibre entre la lutte contre les gangs et la protection des libertés individuelles. La construction de prisons surpeuplées et les arrestations massives, parfois arbitraires, sont des pratiques qui nécessitent une réflexion approfondie pour trouver un équilibre entre la sécurité publique et le respect des droits fondamentaux.

Ainsi, si la politique répressive menée par le gouvernement salvadorien a permis de réduire le taux de criminalité, elle soulève également des inquiétudes quant au respect des droits de l'homme. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la lutte contre les gangs et le respect des libertés individuelles afin de résoudre durablement ce problème qui affecte la société salvadorienne.



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