La liberté d'expression menacée : l'inquiétante restriction du gouvernement français

Auteur: Sandrine | Publié: 06 Janvier 2024, 04:00
La liberté d'expression menacée : l'inquiétante restriction du gouvernement français

LIBERTÉ D'EXPRESSION : DES MENACES TOUJOURS PLUS GRANDES

L'État doit laisser au maximum la liberté aux gens de s'exprimer, car c'est cela la démocratie. C'est l'expression du dissensus, même lorsque les opinions sont extrêmement minoritaires. Il est essentiel de protéger cette liberté, de permettre le débat. Cependant, le gouvernement français, et notamment le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, semble adopter une approche restrictive de la liberté d'expression.

Le 8 mars dernier, des militants écologistes ont décroché des portraits du Président de la République dans plusieurs communes du Pays du Mont-Blanc pour dénoncer l'inaction climatique. Bien que cette action ait été non violente, elle a été considérée comme une infraction de droit commun. Cependant, le juge a souligné le motif légitime et l'état de nécessité de l'action des militants, reconnaissant ainsi la dimension politique et symbolique de leur geste. Malgré cela, le ministre de l'Intérieur semble vouloir adopter une approche répressive plutôt que de promouvoir le débat et la liberté d'expression.

Plusieurs incidents récents illustrent cette tendance. Lors d'un déplacement à Nice, Gérald Darmanin a demandé à la police de cacher les ouvrages sur le féminisme dans une librairie en les recouvrant d'un drap noir. Cette action est une atteinte à la liberté d'expression, car elle vise à censurer des opinions dérangeantes. De plus, le préfet de la Vienne a demandé à une municipalité de retirer ses subventions à un festival écologiste en raison d'un atelier sur la désobéissance civile, ce qui a conduit à une demande d'autocensure de la part des associations.

Pensez-vous que les atteintes à la liberté d'expression en France sont préoccupantes ?


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Ces atteintes à la liberté d'expression sont préoccupantes pour la démocratie. La Cour européenne des droits de l'homme souligne que les ingérences de l'État doivent être minimales et justifiées par un but légitime dans une société démocratique. Cependant, la tendance actuelle est à la restriction plutôt qu'à la protection de cette liberté fondamentale.

Il est important de rappeler que la liberté d'expression est essentielle pour la démocratie. Les restrictions actuelles vont à l'encontre de ce principe fondamental. La société doit rester vigilante pour préserver cette liberté et promouvoir un débat ouvert et démocratique.

Pistes de réflexion et prolongements possibles pour travailler la question de la liberté d'expression en classe et son ancrage dans les enseignements disciplinaires.

Pourquoi travailler la question de la liberté d'expression en classe ? Parce que la liberté d'expression est une liberté fondamentale, qui doit toujours s'exercer dans notre République. Parce que la liberté d'expression est la base du pluralisme, indispensable à notre fonctionnement démocratique. Parce que la liberté d'expression concerne tout le monde sur notre territoire, qu'on soit citoyen français ou pas, pas seulement les journalistes ou dessinateurs de presse. Parce que la liberté d'expression doit pouvoir s'exercer en toutes circonstances pour ne pas se réduire face à celles et ceux qui la remettent en cause. Parce qu'en France, cette liberté se déploie dans le cadre de la loi, qui la protège et en souligne les limites nécessaires. Parce que l'École forme les futurs citoyens aux droits et aux libertés qu'ils exerceront. Parce que ce texte est lui-même une illustration de la liberté d'expression.

Téléchargez la tribune « Ensemble, défendons la Liberté »

La liberté d'expression est consacrée parmi les « droits naturels et imprescriptibles de l'homme » dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, plus précisément dans son article 11 qui en définit l'importance, le périmètre et les enjeux: « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Derrière cet article se retrouvent tous les enjeux liés à la liberté d'expression : depuis ce texte fondateur, nos sociétés ont eu à arbitrer entre la nécessité que cette liberté s'exprime pour chacun et en toutes circonstances pour garantir le pluralisme sans lequel elle n'existe pas et la question des limites à lui donner pour éviter des dérives violentes, sectaires et finalement liberticides.

Des réponses différentes ont été apportées selon les époques et les régimes politiques, faisant évoluer la définition et le périmètre de la liberté d'expression et se traduisant à chaque fois dans la loi. Derrière ce principe se trouve également un enjeu d'éducation majeur, avec la nécessité d'apprendre aux élèves à utiliser cette liberté, en s'exprimant librement tout en étant capable d'écouter et de comprendre d'autres opinions que les leurs, mais aussi en comprenant la nécessité que des limites communes soient fixées par la loi, limites pouvant faire l'objet de débats. Dans quels enseignements disciplinaires ancrer cette réflexion ?

Les programmes de cycle 4 offrent de multiples possibilités d'aborder la question de la liberté d'expression avec les élèves. En enseignement moral et civique, la question de la liberté d'expression est au cœur des programmes. Dans le cadre de l'objet d'étude « Respecter autrui », les élèves ont l'occasion de mettre en avant leurs convictions, leurs sentiments moraux ou religieux et de les confronter à celles et ceux des autres pour en saisir la pluralité. Cela permet de comprendre la nécessité que chacun soit libre de les exprimer, mais également que certaines limites sont nécessaires pour respecter les sensibilités de chacun. La tribune peut être un support pour réfléchir à l'importance de cette liberté, mais aussi pour étudier l'articulation des différentes formes de liberté (comme la liberté d'exprimer une opinion, une sensibilité, et celle de la critiquer) et leur éventuelle conciliation. Cela pose donc la question des nécessaires limites de cette liberté et amène à réfléchir au rôle et au sens de la loi.

Les libertés d'expression et de la presse sont au cœur de l'objet « Acquérir et partager les valeurs de la République ». Dans le but d'« identifier et de reconnaître les libertés fondamentales » et de connaître « les expressions littéraires et artistiques et connaissances historiques de l'aspiration à la liberté », la tribune peut être mise en perspective pour définir la liberté de la presse comme une caractéristique fondamentale de la démocratie, mettre en perspective les combats menés pour la garantir et les nouveaux défis auxquels elle doit faire face. Les liens avec les programmes d'histoire, notamment celui de 4e, sont nombreux.

Enfin, ces libertés sont au cœur de la construction d'une culture civique, notamment par la capacité à « exprimer son opinion et respecter l'opinion des autres dans une discussion réglée ou un débat réglé ». La liberté de la presse peut aussi être au cœur de la construction d'une culture de l'engagement et de la responsabilité, d'abord pour comprendre l'engagement que nécessite l'exercice de cette liberté, dans une démocratie comme la France et ailleurs dans le monde, mais aussi pour s'engager soi-même, par exemple par le biais d'un journal du collège.

Ces réflexions sont poursuivies dans le cadre des programmes de lycée : en seconde générale et technologique, la liberté est le thème central du programme, tout comme en seconde professionnelle. Les questions sur sa définition et les débats qui l'animent y sont enrichies, comme les modalités de discussion et



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