La contrebande de l'or africain s'intensifie, des milliards de dollars perdus
Une étude inédite de l'ONG suisse Aide Suisse dénonce l'ampleur de la contrebande de l'or en Afrique. Selon le rapport, au moins 435 tonnes d'or ont été exportées illégalement du continent africain en 2022, représentant une valeur de plus de 30 milliards de dollars. Ces chiffres font froid dans le dos et soulèvent de nombreuses problématiques économiques, sécuritaires et sociales.
Une production artisanale en cause
Le rapport met en lumière le rôle central de la production artisanale dans la contrebande d'or. Jusqu'à un tiers de la production mondiale d'or provient de l'Afrique, principalement des pays tels que le Ghana, l'Afrique du Sud, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. Cette production artisanale, bien que génératrice d'emplois, est souvent sujette à la contrebande en raison de ses formes simplifiées d'extraction et de transformation.
Les mineurs artisanaux, dépendant de financeurs peu scrupuleux et de circuits clandestins, ne bénéficient pas des revenus qu'ils devraient percevoir. De plus, les populations locales ne bénéficient pas des ressources que l'or exporté en contrebande pourrait apporter aux États, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation.
Êtes-vous prêt(e) à changer vos habitudes d'achat pour soutenir des chaînes d'approvisionnement éthiques pour l'or africain ?
Des conséquences économiques et sécuritaires graves
La contrebande d'or en Afrique a des répercussions économiques et sécuritaires importantes. Elle entraîne une perte de revenus pour les États africains, car l'or de contrebande n'est pas taxé. De plus, elle soulève des questions de financement des conflits, du terrorisme et de violation des droits de l'homme.
Les auteurs du rapport appellent à la mise en place de mesures de contrôle renforcées tant dans les pays africains que dans les aéroports internationaux, notamment à Dubaï et en Suisse. Les grands acteurs du marché de l'or, tels que les horlogers et les banques, sont également invités à jouer un rôle plus actif dans la traçabilité de leur chaîne d'approvisionnement.
Une responsabilité partagée
Face à ce fléau, chacun a un rôle à jouer pour lutter contre la contrebande d'or en Afrique. Les consommateurs peuvent demander davantage de traçabilité et faire des choix éclairés lors de l'achat de bijoux en or. Les gouvernements africains doivent renforcer les contrôles et les réglementations. Quant aux acteurs internationaux, ils doivent prendre leurs responsabilités pour garantir des chaînes d'approvisionnement éthiques et transparentes.
La contrebande de l'or africain est un enjeu majeur qui nécessite une attention constante et des actions concertées. Il est temps de mettre fin à ce commerce illégal qui prive les pays africains de ressources précieuses et alimente des activités criminelles. L'avenir de l'or africain dépend de notre volonté de changer les choses et de faire preuve de responsabilité collective.