La bande dessinée suisse brille au festival d'Angoulême

Auteur: Sandrine | Publié: 07 Février 2024, 21:00
La bande dessinée suisse brille au festival d'Angoulême

La BD suisse à l'honneur

Le festival international de la bande dessinée d'Angoulême a ouvert ses portes le jeudi 24 janvier pour sa 51e édition. Parmi les nombreux artistes et éditeurs présents, la bande dessinée suisse s'est distinguée par son originalité et son talent.

Organisée par l'association Réseau BD Suisse, la participation des artistes suisses au festival est le fruit d'un travail bénévole passionné. Alexandre Grandan, anthropologue de profession, consacre son temps libre pour promouvoir la bande dessinée suisse. Selon lui, les maisons d'édition suisses se démarquent par leur langage avant-gardiste et expérimental, ainsi que par leur graphisme soigné et poussé.

Malgré les grèves des transports en France, Alexandre et d'autres artistes suisses se sont rendus à Angoulême pour présenter leurs œuvres. Parmi les auteurs convoités, Martin Panchaud a notamment été récompensé l'année précédente par le prestigieux Fauve d'or. Son livre, intitulé La Couleur des choses, a été salué pour sa narration nouvelle et son graphisme minimaliste qui raconte une histoire à travers des formes géométriques.

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Pour certains auteurs suisses, comme Marimo, le festival d'Angoulême est l'occasion de rencontrer d'autres artistes et de faire connaître leur travail. Marimo, graphiste de profession, concilie son activité de dessinatrice avec des mandats de graphisme pour le Musée d'histoire naturelle. Son premier livre, intitulé Les Mains glacées, a été réalisé suite à un voyage au Groenland où elle a pu observer les effets du réchauffement climatique.

Un succès international

Grâce au prix Fauve d'or remporté à Angoulême, Martin Panchaud jouit désormais d'une reconnaissance internationale et peut choisir ses projets. Son livre, vendu à près de 57 000 exemplaires, lui offre également une sécurité financière qui lui permet de se consacrer pleinement à son travail.

Malgré le manque de reconnaissance financière, marimo continue de s'investir dans la bande dessinée en parallèle de son travail de graphiste. Son dernier projet, un reportage dessiné sur les migrants secourus en mer, lui permet de combiner son art avec ses convictions humanitaires.

Un festival d'amitié et d'échange

Le festival d'Angoulême est également un moment privilégié pour les artistes suisses de se retrouver, d'échanger et de célébrer leur passion commune pour la bande dessinée. Alexandre Grandan souligne l'importance de l'amitié dans cet événement et rappelle que la bande dessinée est bien plus qu'un simple support papier.

Malgré l'absence de prix suisse cette année, la bande dessinée suisse continue de rayonner grâce à des auteurs talentueux et une créativité sans limite. Qui sait, peut-être que le prochain Zep ou Martin Panchaud est déjà en train de tailler son crayon.

Une nouvelle génération d'auteurs de BD émerge en Suisse romande

Ils s'appellent Pierre Schilling ou Vamille. Ces auteurs de bande dessinée ont pris la relève de grands noms suisses comme Cosey, Derib et Zep. Une émergence favorisée notamment par les réseaux sociaux. Parfois loufoque, parfois intimiste, la bande dessinée romande se renouvelle. Notamment avec des auteurs inspirés par le cinéma, comme Pierre Schilling et son dernier né "L'inspecteur McCullehan" prévu pour le 15 février, ou Vamille et son "Bonjour, Bonsoir" sorti en janvier.

Pour Daniel Pellegrino, co-fondateur de la maison d'édition de BD Atrabile, la source d'auteurs romands n'est pas prête de se tarir. "Sur ces 20 dernières années durant lesquelles Atrabile a travaillé, la scène romande n'a cessé d'être active", rappelle ce fin connaisseur de la BD suisse.

Et avec l'arrivée d'écoles comme la Haute école d'art et de design (HEAD) ou l'Ecole supérieure de bande dessinée et d'illustration (ESBDI) à Genève, la scène romande bénéficie désormais d'une certaine reconnaissance.

Pour Daniel Pellegrino, il n'existe toutefois pas de patte romande typique. Une observation que confirme le Genevois Pierre Schilling. "Nous sommes très inspirés par ce qui se passe en France, voire de plus en plus par ce qui se passe aux Etats-Unis", explique celui qui est également illustrateur, graphiste et web designer. "Cela se mélange beaucoup grâce à internet où l'on peut désormais voir les gens travailler sur leur blog."

Mais pour cette nouvelle scène, vivre de la BD reste difficile. Certains dessinent tout en ayant une activité professionnelle principale dans un autre secteur. Tandis que d'autres complètent leurs revenus liés à la BD avec des mandats dans l'illustration, le graphisme ou l'enseignement du dessin. A l'image de Pierre Schilling et Vamille qui n'en ont pas moins des étincelles dans les yeux quand ils parlent de leur passion.



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