Le gaspillage médical en Suisse : une problématique coûteuse
Un reportage de la RTS met en lumière l'ampleur du gaspillage médical en Suisse, qui entraîne chaque année la dépense de milliards de francs pour des interventions inutiles ou mal réalisées. Parmi les pratiques pointées du doigt, la multiplication des prothèses orthopédiques et des césariennes.
Des prothèses orthopédiques inutiles et mal réalisées
Le cas de Marie-Pierre, qui a subi une opération de prothèse complète du genou alors qu'elle n'en avait pas réellement besoin, illustre l'un des nombreux cas de gaspillage médical en Suisse. Une deuxième consultation auprès d'un autre spécialiste a révélé qu'elle n'avait aucune trace d'arthrose et que la prothèse était mal posée et surdimensionnée. Une nouvelle intervention a donc été nécessaire pour corriger ces erreurs, entraînant des coûts supplémentaires en termes de temps et d'argent.
Ce cas est loin d'être isolé. Selon l'Office fédéral de la santé publique, la Suisse pose deux fois plus de prothèses orthopédiques que la France, en proportion de la population. Ce gaspillage médical représente ainsi une dépense de plusieurs milliards de francs chaque année.
La multiplication des césariennes en question
Le reportage met également en lumière la pratique excessive des césariennes en Suisse. Alors que l'Organisation mondiale de la santé recommande que seulement 15% des naissances nécessitent une césarienne pour des raisons médicales, la Suisse pratique deux à trois fois plus de césariennes que ses voisins français.
Pensez-vous qu'il est nécessaire de prendre des mesures pour réduire le gaspillage médical en Suisse ?
Cette surmédicalisation s'explique en partie par les tarifs appliqués dans l'assurance maladie. En effet, une césarienne est facturée entre 7500 et 8300 francs, tandis qu'un accouchement sans complication coûte entre 5088 et 6000 francs. Il est donc plus rentable pour les hôpitaux de pratiquer des césariennes, ce qui contribue à cette multiplication excessive.
Des examens médicaux répétés et inutiles
Le gaspillage médical en Suisse concerne également les examens médicaux. De nombreux patients ont témoigné d'avoir subi des doublons d'examens, ce qui engendre des coûts supplémentaires pour la sécurité sociale. Une étude réalisée par l'hôpital de La Tour révèle que 50% des examens médicaux sont répétés après un transfert d'un hôpital à un autre.
Ce gaspillage s'explique en partie par le manque de partage d'informations médicales entre les hôpitaux et l'absence d'un dossier patient électronique partagé. Ces problèmes persistent même au sein des nouveaux centres d'urgence.
Face à ce constat alarmant, il est urgent de repenser le système de santé suisse afin de réduire ce gaspillage médical qui coûte des milliards chaque année. Une meilleure coordination entre les hôpitaux et un partage efficace des données médicales pourraient permettre d'éviter ces erreurs et de réaliser d'importantes économies.
