Les agriculteurs en colère bloquent les autoroutes
Depuis jeudi 18 janvier, une mobilisation des agriculteurs occitans bloque l’autoroute A64 près de Toulouse, en Haute-Garonne. Cette manifestation fait suite à la profonde colère des agriculteurs français face à l’inflation des coûts de production et à la multiplication des normes. Les agriculteurs locaux estiment être au bord de la faillite en raison de l’explosion des charges, notamment les emballages, le carburant et les frais d’entretien des véhicules. Malgré ces augmentations, les prix de vente des produits agricoles ne suivent pas, ce qui met en péril la survie des exploitations.
Les blocages des autoroutes réunissent des agriculteurs issus de différents syndicats, ce qui est plutôt rare. La convergence des revendications montre la gravité de la situation. Dans les Pyrénées-Orientales, les agriculteurs se battent pour l’avenir de l’agriculture locale, qui est menacée de disparition. Certains craignent que de grandes exploitations internationales ou la grande distribution ne reprennent le flambeau si les agriculteurs locaux ne parviennent pas à survivre.
Les difficultés financières auxquelles sont confrontés les agriculteurs sont de plus en plus importantes. Selon une étude de l’INCI, le taux de pauvreté dans la profession est de 18%, soit 5 points de plus que la moyenne nationale. Les revenus agricoles varient fortement en fonction du type d’exploitation, ce qui crée de grandes disparités au sein de la profession.
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Le gouvernement redoute la colère des agriculteurs et tente de prendre des mesures pour apaiser la situation. Une prochaine loi sur l’agriculture a été reportée afin d’y inclure des mesures de simplification des normes. De plus, une meilleure régulation des prix sera mise en place, notamment face à la grande distribution et aux industriels.
Les agriculteurs sont déterminés à faire entendre leur voix, car ils estiment que leur survie en dépend. Les blocages des autoroutes sont un moyen pour eux de se faire entendre et de sensibiliser l’opinion publique à leurs difficultés. La situation est critique et l’avenir de l’agriculture française est en jeu.
Les manifestations en détails
Depuis jeudi soir, plusieurs dizaines d’agriculteurs bloquent une partie des grands axes autour de Toulouse, à commencer par l’autoroute A64. Cette dernière, ralliant Toulouse à Bayonne, est toujours coupée en deux ce lundi au niveau de la commune de Carbonne (Haute-Garonne).
Les agriculteurs du nord-est toulousain ont également occupé le rond-point de Verfeil à l’entrée de l’A680 une grande partie de la matinée. Ils prévoient de se rendre à Eurocentre cet après-midi.
La mobilisation s’est également étendue aux Pyrénées-Orientales, où les agriculteurs ont organisé une grande manifestation en bloquant le péage sud, puis en envahissant l’autoroute A9, où la circulation a été interrompue. Certains agriculteurs ont demandé la venue d’Emmanuel Macron dans le département.
Dans le Tarn-et-Garonne, la rocade de Montauban est notamment bloquée dans les deux sens depuis midi. L’A62 est également coupée au niveau de Castelsarrasin et l’A20, au nord de Montauban, qui relie Toulouse à Bordeaux.
Un nouveau blocage est annoncé demain, mardi 23 janvier, au Séquestre, commune du Tarn située à l’entrée ouest d’Albi.
Dans le Gers, les agriculteurs bloquent la RN 124, au niveau de Dému, depuis 10h ce lundi. La voie est coupée dans les deux sens au moyen de tracteurs, remorques et bottes de paille.
La colère des agriculteurs s’étend également au-delà de la région Occitanie. Un convoi de plusieurs centaines d’agriculteurs a bloqué l’A62 à hauteur d’Agen, dans les deux sens. Le mouvement de protestation se généralise dans toute l’Europe.
Les Jeunes agriculteurs de l’Oise appellent aussi à manifester mardi sur l’A16 aux côtés de la FDSEA. Ils dénoncent le danger qui plane sur leurs exploitations et le manque d’écoute du gouvernement.
