La manipulation de la violence dans une lutte citoyenne
Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, qui se mobilise contre le barrage de Sivens depuis 2011, a toujours adopté une approche non-violente dans sa lutte. Cependant, les pouvoirs publics ont manipulé la violence pour discréditer le mouvement. Ils ont notamment accusé les Zadistes de dégradations matérielles, en taguant par exemple les murs du Conseil Général. Ces événements ont été largement médiatisés pour ternir l'image des opposants. La préfecture a également cherché à présenter les opposants comme des personnes violentes, en les accusant à tort d'avoir jeté des pierres sur les gendarmes. Cette manipulation de la violence nuit à la lutte, en déformant l'image du mouvement qui est majoritairement non-violent.
Si quelques actes violents ont été commis par des individus isolés ou venus de l'extérieur, ils ne représentent qu'une petite minorité des manifestants. Cependant, leur comportement a été facilité par la tolérance envers tous les modes d'action sur la Zad. Cette tolérance a ouvert la porte à d'éventuelles personnes infiltrées cherchant à provoquer des actions violentes. Il est important de souligner que la grande majorité des Zadistes est restée non-violente et a su garder son calme face à la répression. Des équipes de clowns ont même tenté de désamorcer les tensions lors de certains incidents.
Pensez-vous que la lutte citoyenne doit rester non-violente malgré les provocations extérieures?
L'émergence d'un mouvement écologiste non-violent
La création de l'association ANV-Cop21 offre une opportunité de s'engager dans des actions de résistance non-violentes. Les mobilisations à Pau contre le sommet des pétroliers ou en Allemagne contre les mines de charbon montrent qu'il existe une forte demande pour un mouvement menant des actions de résistance non-violentes et efficaces. Il est à espérer que les militants d'ANV-Cop21 ne seront pas réprimés, car cela pourrait pousser certains à adopter des actions terroristes. Il est important de tirer des leçons de l'histoire et de ne pas répéter les erreurs des mouvements d'extrême-gauche des années 1970.
L'image extérieure d'une lutte est cruciale pour rassembler des soutiens. Quelques actes violents, même minimes, peuvent anéantir les efforts collectifs menés pendant des années. Il est donc essentiel de maintenir une approche non-violente et de faire preuve d'imagination, de préparation collective et de maîtrise de soi pour mener une lutte citoyenne efficace.
