Une manifestation historique pour la première fois depuis le report de l'élection présidentielle au Sénégal
Le 2 avril dernier, le Sénégal a connu une journée historique avec la tenue d'une manifestation autorisée pour la première fois depuis le report de l'élection présidentielle. Des milliers de Sénégalais ont pacifiquement défilé dans les rues de Dakar pour exprimer leur volonté de voir les élections se tenir dans les meilleurs délais.
Cette manifestation a été organisée à l'appel d'un collectif citoyen et a rassemblé des manifestants brandissant des pancartes avec des slogans tels que "Respect du calendrier électoral" et "Le président doit partir à partir du 2 avril". Les opposants au report des élections ont également profité de cette occasion pour exprimer leur mécontentement face à cette situation.
Ce rassemblement marque un tournant important dans l'histoire du pays, puisqu'il s'agit de la première manifestation autorisée depuis le report de l'élection présidentielle.
Approuvez-vous la mobilisation des Sénégalais pour le rétablissement de la démocratie au Sénégal ?
Une mobilisation pour le rétablissement de la démocratie au Sénégal
Les manifestants ont salué la décision du Conseil constitutionnel exigeant la tenue d'une élection dans les meilleurs délais. Ils ont exprimé leur volonté de voir la démocratie rétablie au Sénégal.
Malgré le fait que la candidature d'Ousman Sonko, toujours emprisonné, n'ait pas été validée par le Conseil constitutionnel, certains de ses partisans ont tout de même participé à la manifestation pour montrer leur soutien à leur leader politique.
Cette mobilisation témoigne de l'engagement du peuple sénégalais en faveur de la démocratie et du respect du calendrier électoral. Les manifestants réclament des élections avant le 2 avril, date à laquelle le président Macky Sall n'est plus légitime selon eux.
En parallèle, le Sénégal a également été le théâtre de violences lors de manifestations antigouvernementales. Depuis le 9 février, trois jeunes manifestants ont trouvé la mort lors de ces protestations contre le report de la présidentielle. Ces décès viennent s'ajouter aux victimes des troubles politiques réprimés depuis mars 2021, avec une soixantaine de personnes tuées lors d'affrontements avec les forces de sécurité.
Face à cette situation tendue, l'opposition et la société civile appellent à une marche le 13 février pour réclamer le rétablissement du calendrier électoral interrompu par le président. Dans ce contexte d'incertitude, le Conseil constitutionnel doit également se prononcer sur la légalité du report de l'élection, après avoir été saisi par plusieurs candidats.
Le pouvoir sénégalais, de son côté, cherche à se présenter comme un acteur pacificateur dans cette crise, exhortant ses opposants à accepter un dialogue national pour éviter une déstabilisation du pays. Néanmoins, certains opposants dénoncent cette volonté de dialogue comme insincère et accusent le pouvoir d'user du "chantage au coup d'Etat" pour les contraindre à accepter une solution qui leur serait désavantageuse.
Dans ce contexte, les médiateurs de la société civile tentent d'éviter l'embrasement en négociant des garanties fortes pour encourager les opposants à participer au dialogue. Certains suggèrent même la libération d'Ousman Sonko et de son candidat Bassirou Diomaye Faye comme signe d'apaisement.
La diaspora sénégalaise est également mobilisée, avec une manifestation à Paris regroupant environ 2 000 personnes pour protester contre le report de l'élection et la répression des manifestations.
La semaine à venir s'annonce donc décisive pour le Sénégal, avec la décision du Conseil constitutionnel qui devrait éclaircir la situation et l'éventualité d'un dialogue national qui pourrait permettre de trouver un consensus pour l'organisation des élections dans les meilleurs délais.